Édito
Notre part belle
Parallèle met à l’honneur cette année Notre part belle. Dans les temps actuels, il faut bien la regarder, la faire tenir, la célébrer. C’est celle qui nous maintient ensemble, qui rassemble nos capacités d'attention les un·e·s aux autres, nos mobilisations individuelles et collectives. Celle qui assume nos vulnérabilités et notre besoin de l’autre, qu'iel vienne de loin ou soit notre voisin·e ; nous ressemble ou nous surprenne. C'est une belle cartographie de récits et de points de vue que propose le Festival Parallèle 15, faisons-en plein usage, accueillons ces urgences à dire et à créer.
Maintenons ces communautés ouvertes et éphémères que représentent les festivals, continuons à investir ces nécessaires espaces d'explorations et d'ouverture à ce que l'on ne connaît pas encore. Ils nous chahutent parfois, nous enrichissent à coup sûr. Soyons les défenseur·euse·s d’une création artistique libre, veillons sur elle et défendons notre droit à y accéder.
Le Festival Parallèle fête ses dix-neuf années d'existence. D'un projet de fin d’études en 2006, il est devenu un rendez-vous qui compte, au creux de l'hiver, pour de nombreuses personnes : aventurier·e·s de tous âges et spectateur·ice·s averti·e·s, artistes et professionnel·le·s de la culture, étudiant·e·s, bénéficiaires d'associations d'entraide et de solidarité. Ce fut, pour moi comme pour les personnes qui se sont employées à organiser chacune de ses éditions, un chemin fait de grandes émotions, de joies et d’épreuves, de rencontres et de découvertes marquantes.
2024 a été une année importante pour Parallèle : l'association s'est installée à La Friche et compte désormais parmi ses structures productrices. Si le nomadisme est derrière nous, nous continuerons à sillonner la ville en lien avec de nombreux·ses partenaires, à la rencontre des terrains et publics.
En 2024, Parallèle a lancé de nouveaux projets. Elle a notamment mis en place un cycle de professionnalisation pour une durabilité du secteur culturel. Soutenu par la Fondation de France et la Caisse des Dépôts, il est destiné tour à tour à de jeunes chorégraphes du Sud, de jeunes diplômé·e·s d'écoles d'art ainsi qu'à un trio de futures directions de structures culturelles. Il a pour objectif de structurer des parcours, outiller, partager nos savoir-faire, accompagner une jeune génération.
Avec le trio de futures directions que nous avons composé et avec lequel nous entrons en compagnonnage, nous ferons place, au sein de Parallèle, à d'autres regards sur la création émergente. Nous voulons par là collectiviser les prises de décision, rajeunir les approches et créer une alliance inter-générationnelle. Ce compagnonnage aboutira lors de la seizième édition du festival, dont Assia Ugobor, Flora Fettah et Lamia Zanna dessineront la programmation.
Et comme il est temps pour moi de partir vers de nouvelles aventures, je quitterai mes fonctions en juin. La structure sera confiée à son équipe et à une nouvelle direction, dans une configuration qui reste à déterminer. Un souffle nouveau fera vibrer Parallèle.
D'ici là, profitons ensemble de cette quinzième édition. Que les salles soient pleines pour recevoir les œuvres des artistes qui viennent à nous.
Je vous remercie sincèrement, spectateur·ice·s fidèles et nouveaux·elles venu·e·s, pour votre confiance. Merci à l'ensemble des équipes artistiques du Festival Parallèle 15 ainsi qu'à ses partenaires culturels, éducatifs et sociaux. Merci à la Friche d'avoir accueilli notre ancrage en son sein. Merci à nos partenaires publics. Nous avons besoin de vous, nous avons besoin d'une politique culturelle soutenante et aventureuse !
Vivement le 31 janvier et avant lui le prélude réalisé en complicité avec Chroniques, Biennale des imaginaires numériques ainsi que les différents vernissages de La Relève à Marseille, Aix-en-Provence et Port de Bouc.
Bienvenue à vous !
— Lou Colombani, directrice et fondatrice de Parallèle